Un agent peut-il faire usage de son droit de retrait en cas d’absence de suivi des préconisations du médecin du travail par son employeur ?
Mis à jour le 17/04/2025
Oui, si cela met en danger grave et imminent la vie ou la santé de l’agent.
Le droit de retrait consiste en la possibilité pour tout agent de quitter son poste de travail s'il a un motif raisonnable de penser qu'il se trouve exposé à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, ou s'il constate une défectuosité dans les systèmes de protection de son employeur (articles L.4131-1 à L.4131-4 du code du travail ; article 5-6 du décret n°82-453 du 28 mai 1982).
Dans un arrêt du 21 mars 2025 mentionné aux tables du recueil Lebon, le Conseil d’Etat s’est prononcé sur l’usage du droit de retrait d’un agent suite à l’absence de suivi par son employeur des préconisations du médecin du travail concernant l’aménagement de son poste.
Le juge administratif valide l’usage du droit de retrait en l’espèce, dans la mesure où l’agent a pu démontrer qu’il y avait un danger grave et imminent pour sa santé s’il continuait à exercer ses fonctions pendant la période où il y avait une absence d’aménagement de son poste de travail.
Cependant, le Conseil d’Etat précise dans cet arrêt que : « la seule circonstance que l'autorité administrative n'a pas mis en œuvre tout ou partie des propositions d'aménagements de poste de travail ou de conditions d'exercice des fonctions émises par le médecin de prévention ne constitue pas pour l'agent concerné, en principe, un motif raisonnable de penser que l'exercice de ses fonctions présente pour lui un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé qui justifierait son retrait ».
Pour faire un usage légal de son droit de retrait dans cette situation, il faut donc que l’agent puisse démontrer l’existence d’un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, subsistant du fait de l’absence de suivi des préconisations du médecin du travail par l’employeur.
Référence : CE, 21 mars 2025, n°470052